Exprimé pour la première fois en 1958 par Pauline Clance et Susanne Imes, le syndrome de l’imposteur est très répandu dans une société où l’acquisition de titres et diplômes est de plus en plus remise en cause quant aux opportunités de réussites, notamment professionnelles.
Sentiment également accentué par le besoin que nous avons de nous comparer à autrui, notamment avec l’émergence fulgurante des réseaux sociaux et leur impact sur nos vies. Le syndrome de l’imposteur aurait déjà touché 70% des personnes, au moins une fois dans leur vie, ce qui représente une très grande majorité de la population. Mais alors, qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur et pourquoi le ressent-on ? Quels sont les conséquences ? Qui touche-t-il ? et enfin, comment s’en débarrasser ?
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
C’est un mécanisme psychique qui donne à celui ou celle qui le vit, la sensation permanente de ne pas mériter sa propre valeur. Ses acquis, son talent, son efficacité. Le sujet ressent alors un sentiment de dévalorisation presque constant quant à ce qu’il réussit.
C’est de la chance, c’est le hasard, c’est grâce à… Voilà autant de petites phrases qui mettent en lumière ce sentiment. En effet, l’individu ne se reconnait pas comme étant clairement détenteur de sa réussite. Cela soulève également une question sur la légitimité que ressent l’individu à s’attribuer cette réussite.
Pourquoi le ressent-on ?
Le syndrome de l’imposteur serait en fait en relation directe avec une mauvaise estime de soi. Il s’agit d’une peur de décevoir, principalement lorsqu’on se sent illégitime à avoir obtenu telle ou telle chose.
Ce sentiment met en avant les croyances limitantes auxquelles nous pouvons individuellement être confrontés. Ses croyances limitantes sont de fausses idées que ledit imposteur se fait de lui-même. Elles viennent alors freiner l’individu dans ce qu’il entreprend. Ses croyances entrainent donc un certain nombre de conséquences, et maintiennent la personne dans une position d’échec et de dévalorisation.
Quelles sont les conséquences ?
Afin de contre-balancer notamment la peur de décevoir, et autres croyances limitantes, l’individu peut adopter des comportements extrêmes. On voit amors apparaître deux conséquences :
- L’individu se renferme dans un travail acharné, extrême, limite obsessionnel, souhaitant atteindre la perfection. Il peut alors attribuer sa réussite au grand nombre d’heures effectuées, aux heures passées à travailler. La personne pourra aller jusqu’à la limite du burnout, et ce phénomène augmentera alors le sentiment d’inefficacité, puisque épuisé, la personne ne peut fournir un travail à la hauteur de ses espérances.
- L’individu, au contraire, mené par ses croyances limitantes, adoptera un comportement évitant vis-à-vis de la confrontation à son travail, parfois même de ses collègues, de son talent. En conséquence, il tombera dans la procrastination, tant il sous-estime ses capacités. De la même façon, cela viendra nourrir son sentiment d’inefficacité.
Qui touche-t-il ?
Tout le monde peut être touché par ce syndrome. Cependant, on remarque que celui-ci arrive de manière fréquente lorsque l’individu vit de nouvelles périodes dans sa vie, de nouvelles expériences. Cela peut être l’obtention d’un nouveau travail, d’une promotion. Ainsi, une grande partie des catégories sociales et professionnelles peuvent être touchées.
Les étudiants, les personnes exerçant un métier dans la création et les chercheurs y sont sensibles, tant leurs métiers les amènent à se comparer aux autres. Les groupes sociaux victimes de discriminations (femmes, communautés homosexuelles, minorités religieuses, et personnes noires) sont touchés, car souvent sous-estimés professionnellement. Mais aussi, les auto-entrepreneurs, souvent autodidactes, les personnes dont les parents ont brillamment réussi ou ceux qui réussissent très jeunes, auront tendance à remettre la valeur de ce qu’ils ont entrepris et acquis dans les mains des autres (c’est grâce à mes parents si j’en suis là, c’était de la chance si j’ai réussi).
Enfin, les femmes, parmi toutes les catégories énoncées sont les plus sujettes à ce ressenti. En effet, la condition des femmes dans le travail est encore souvent dévalorisée et beaucoup ont également intériorisé cet aspect. Cette pression exercée sur elle aura pour conséquence qu’elles auront tendance à remettre leurs réussites, leurs victoires dans les mains de leurs collègues notamment (c’est grâce à tout le monde, je n’y serais pas arrivée sans vous) là où d’autres n’hésiteront pas à s’attribuer, à raison, leurs victoires.
Comment y remédier ?
Il s’agit de retrouver confiance en soi. Nous conseillons, dans un premier temps, de s’auto-évaluer en se posant certaines questions. Quels sont mes talents ? Qu’est-ce qui me rend unique ? Mon travail est-il cohérent avec mes valeurs ? Se poser ces questions, c’est aussi admettre que l’on souffre, ce qui est déjà une avancée remarquable pour venir à bout de ce syndrome. Brisez le silence, parlez-en à des proches, un ou une professionnelle de santé, des personnes de confiance qui sauront vous rassurer sur vous-même. Détachez-vous du regard des autres, acceptez les compliments et acceptez vos réussites.
Se faire coacher est une solution pour sortir du syndrome de l’imposteur.