L’estime de soi chez les « chercheurs » d’emploi
La perte de son emploi peut impacter l’individu à plusieurs niveaux, tant sur le plan social que sur le plan personnel et psychologique. Il exclut une partie de la population de l’un des plus puissants vecteurs d’intégration et de développement personnel : le travail. Il engendre des risques importants de distanciation de la personne vis-à-vis du marché du travail, de déqualification, de découragement, de perte des repères, de rétrécissement des liens sociaux, de repli sur soi, de pauvreté, mais également de diminution de l’estime de soi.
Qu’est-ce que l’estime de soi ? Comment se construit-elle ?
« L’estime de soi désigne l’attitude plus ou moins favorable qu’à chaque individu envers lui-même, la considération et le respect qu’il se porte, le sentiment qu’il se fait de sa propre valeur en tant que personne. » (Bariaud et Bourcet)
« Nous nous estimons dans ce monde exactement d’après ce que nous prétendons être et prétendons faire ; nous prenons ici pour mesure de notre valeur le rapport qu’il y a entre les résultats que nous obtenons et ceux que nous pensons pouvoir obtenir ». (James)
Estime de soi = Succès / Prétentions
Il est essentiel de comprendre ce qu’est précisément l’estime de soi et comment elle se construit lorsqu’on souhaite la rétablir et la maintenir.
L’estime de soi se construit d’une part tout au long de la vie, de l’enfance à aujourd’hui. Elle est le résultat de nombreuses expériences et est un trait de notre personnalité. Cela ne signifie pas qu’elle est figée car, d’autre part elle fluctue à travers les expériences récentes. Par exemple, si hier j’ai réussi lors d’une discussion à donner mon avis et que celui-ci a bien été pris en compte, l’estime que j’ai pour moi va augmenter. L’estime de soi peut donc être influencée par des expériences différentes (positives ou négatives) au sein d’une même journée. Ce n’est donc pas parce que l’on a une tendance à avoir une estime de soi plutôt faible en générale que nous ne pouvons rien y faire. Au contraire, prétendre au quotidien à des expériences qui nous sont accessibles et les vivre avec succès permettra une augmentation de l’estime de soi. Petit à petit, cette estime de soi générale et plutôt stable s’en verra modifiée.
Mais que signifie « prétendre à des expériences accessibles » ?
Une expérience est accessible lorsque vous vous sentez capable de la réaliser mais qui doit tout de même vous demander un effort. C’est un peu comme un défi que l’on se lance à soi-même. Il est important d’accepter l’idée qu’un échec est possible car sans prise de risques, vous n’avancerez pas. Les expériences que vous choisirez de vivre seront différentes de celles d’une autre personne. Ce qui vous paraît accessible ne l’est pas forcément pour autrui et inversement.
Un sentiment d’incompétence lié au chômage
Être sans emploi peut transformer l’individu et lui faire percevoir un sentiment d’incompétence, renvoyé par l’image sociale négative que l’on donne parfois des chômeurs.
L’individu en recherche d’emploi peut vivre cette situation de chômage comme terriblement anxiogène. D’autant plus lorsqu’il est parfois amené à entendre ce genre de commentaire : « Faut vraiment être un bon à rien ou un profiteur pour être au chômage ! Vous profitez de la société sans rien faire. C’est honteux, on leur donne beaucoup trop, à ces gens ! »
Les stéréotypes liés au chômage se transmettent à l’individu, qui se stigmatise lui-même à son tour. Il est culpabilisé et critiqué par la société et doit rendre des comptes de manière à prouver sa bonne foi. La personne peut être entièrement disqualifiée par le simple fait de se retrouver au chômage. Le public demandeur d’emploi côtoie ainsi des émotions telles que la culpabilité, le sentiment de honte, la dévalorisation. Il existe une pression très forte pour rentrer dans le rang, faire comme d’autres, trouver un emploi, quand bien même les conditions environnementales ne le permettent pas.
Exemple de phrases types participant au sentiment d’incompétence
« Les chômeurs sont trop indemnisés. »
« Ha ! Chômeur, hein ? Vous devriez avoir honte. »
« Les chômeurs ne font rien. »
« S’ils cherchaient vraiment un job avec la volonté de trouver, ils le trouveraient »
« Les chômeurs sont des profiteurs »
« Toucher le chômage, c’est trop facile »
« Les chômeurs sont responsables de leur situation »
Restaurer l’estime de soi
La clé pour développer l’estime de soi est de commencer à petite échelle. Si vous vous précipitez et tentez des expériences où le changement est majeur, vous risquez de vous décourager et l’impact négatif pourrait-être énorme. Alors allez-y petit à petit au début pour qu’une chute éventuelle ne vous blesse pas de façon trop brutale. De plus, essayez de vous entourer de gens qui vous appuient et vous encouragent lorsque les choses se compliquent et que vous n’avez pas le moral. Rien que le fait d’avoir une seule personne de confiance vous aidera à obtenir des encouragements et du soutien. Enfin, ne jamais abandonner vos efforts même si les résultats tardent à venir.
L’estime de soi se travaille et s’entretient. Plusieurs expériences peuvent vous aidez à restaurer l’estime de soi : telle qu’aller voir un conseiller en image ou simplement faire du shopping, prendre soin de soi ; pratiquer une activité sportive, et/ou créative ; rencontrer un coach, s’inscrire dans une association dont la finalité vous tient à cœur, etc.
Pour vous aider …
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Merci à Laurie Sintes pour sa contribution au BLOG IF Coaching
Bonjour. Merci pour cette article.L’estime de soi constitue le moteur de la motivation et de nos capacités. Pour les chômeurs le fait de se croire dans une situation d’échec peut naturellement diminuer sa propre valeur. Hors si on considère qu’il n’y a pas d’échec mas uniquement un retour d’information ou apprentissage l’estime de soi ne peut elle être préservé ? D’une certaine façon « je n’y suis pas arrivé cette fois ci mais qu’est ce que cela veut m’apprendre ? « plutôt que ce donner moins de valeur.
Bon chemin à vous